Conclusion

8. Conclusion#

En conclusion de cette étude, une grande disparité de concentration est observable entre les différentes plages, tant pour les micro que pour les macroplastiques. Une étude similaire à l’échelle de chaque plage révélerait probablement la même hétérogénéité, compte tenu des zones d’accumulation observées sur différentes plages. Parmi les variables relevées (fréquentation, substrat, situation et distance à un parking), aucune ne se démarque comme étant déterminante pour expliquer la pollution plastique des plages du Léman et ce, bien que des variations aient été constatées. Cependant, une plage de sable, à proximité d’un parking et très fréquentée, risque d’être plus fortement impactée qu’une plage isolée avec galets. Entre la ligne d’eau et la plage sèche, il semblerait que l’accumulation de plastique ait plutôt lieu sur la plage sèche. Ceci pourrait s’expliquer par un dépôt des plastiques lors de forts vents du large qui sont ensuite stockés dans le substrat. A l’inverse, la ligne d’eau est continuellement exposée à la dynamique lacustre et l’importance de ces dépôts peut fortement varier en fonction des vents récents. Ces éléments devront être testés lors de futures études afin de pouvoir retracer au mieux le cheminement des plastiques dans le Léman et ainsi, dans la mesure du possible, en retracer la source. Le fait que, pour les macroplastiques, il n’y ait pas de variations visibles entre la ligne d’eau et la plage sèche peut s’expliquer par la fréquence des nettoyages effectués de manière très variable par les services communaux. Le transfert de déchets entre le lac et les rives est tout de même rendu visible par les types de déchets retrouvés sur la plage sèche (cotons-tiges, pellets, déchets de construction).

Les comparaisons avec des études antérieures montrent une nette augmentation des concentrations en microplastiques depuis l’étude de Faure et al. avec une prédominance des fibres. En revanche, les concentrations en macroplastiques tendent à diminuer légèrement. Ces évolutions seront intéressantes à suivre lors de futures études. Concernant les microplastiques identifiés, les fibres anthropiques sont largement dominantes, ce qui démontre le rôle important de l’abrasion des textiles dans l’introduction de microplastiques dans l’environnement.

En ce qui concerne les macroplastiques, il convient de noter l’importance de la fragmentation observée sur les déchets récupérés. En effet, plus de la moitié des objets triés n’étaient plus identifiables, preuve que les macroplastiques constituent la source de microplastiques secondaires. Parmi les éléments identifiables les plus fréquemment rencontrés, on retrouve les mégots, les emballages alimentaires et les pellets industriels.

Des tests sur les apports des principaux cours d’eau sont en cours de réalisation dans le cadre d’un travail de master avec l’UNIGE. Il serait également intéressant de pouvoir étudier l’influence des vents et des courants sur la distribution des plastiques autour du lac. L’exemple des Grangettes et du Bouveret qui subit l’effet combiné de la proximité du Rhône et des contre-courants ramenant les déchets vers les rives, illustre bien l’influence que peuvent avoir ces variables. Il serait également important de pouvoir identifier les différents vecteurs et sources de pollution pour les réduire au maximum.

Par ailleurs, grâce à l’identification des différents déchets recensés sur les plages du Léman, des mesures politiques pourraient être prises pour réduire, voire supprimer, le rejet de certains d’entre eux dont le cheminement dans l’environnement est connu.